À l'occasion du Salon Architect@Work les 22 et 23 septembre 2022, nous avons présenté l'exposition "Cocorico - Innovations locales, résilience globale". Cette exposition mettait en valeur exclusivement des matériaux, procédés et systèmes Made in France, dans une démarche de valorisation des innovations locales. Nous vous invitons à découvrir cette exposition à travers cet article :

Une exposition matériaux présentée par le Centre de Ressources INNOVATHEQUE du FCBA. L’équipe Innovation vous invite à venir découvrir une sélection de matières variées 100 % fabriquées en France !

Dans un contexte de crise écologique et géopolitique qui souligne les limites de la mondialisation, nous faisons le choix de mettre en lumière des entreprises françaises qui conjuguent savoir-faire et innovation. Nous vous proposons un panel de matériaux, procédés et systèmes inspirants : isolant à base de carton, panneaux en matières premières secondaires, roche sédimentaire obtenue par électrolyse, déchets amiantés vitrifiés ou encore des produits à base de pins des landes.

Venez découvrir une sélection de solutions innovantes bleu blanc rouge, qui font de la France un territoire résilient et riche en diversité. Un concentré de solutions locales et durables pour inspirer vos projets futurs en lien avec les défis de demain !

Voici quelques innovations présentées lors de cette exposition :

Biodurable de Géochanvre : Ces toiles et feutres 100% végétaux non tissés sont obtenus grâce à un procédé industriel breveté qui permet de lier les fibres naturelles uniquement par de l’eau sous forte pression (sans colle et sans additif). Les toiles sont constituées de chanvre naturel français, une ressource locale qui est un coproduit de la production des graines qui nourrissent les hommes et les animaux. Ce végétal favorise la bonne santé des sols, demande très peu d’eau pour être cultivé en agroécologie et capte du CO2 tout au long de son processus de croissance (1 ha de chanvre absorbe 15 tonnes de CO2). Ces textiles biosourcés disponibles en différentes densités présentent une résistance mécanique accrue (très bonne résistance à la traction notamment). Ils ne s’effilochent pas à la découpe et peuvent être cousus, percés, gravés, sérigraphiés ou marqués au laser pour être personnalisés. Ils sont destinés à la confection d’accessoires, d’objets publicitaires ou d’éléments d’agencement (revêtement de sol pour l’événementiel par exemple). Cette matière est antifeu et biodégradable en fin de vie.

Adaozan (terme breton qui signifie recycler, remanier, revaloriser) est un projet de valorisation du marc de pomme, un co-produit agroalimentaire issu de l’industrie cidricole. Lors de la production de cidre, les pommes broyées et pressées pour en extraire le jus engendrent un résidu compact et humide (composé de chair, peau et pépins) pouvant représenter jusqu’à 40% de la masse initiale de la pomme. Une fois séché et broyé, ce marc de pommes est ensuite transformé en un matériau 100% biosourcé, que l’on pourrait décrire comme « liège » de pomme, offrant la possibilité de développer du mobilier plus local et responsable. La gamme de couleurs ocres provient de l’oxydation naturelle de la matière première. Les différentes granulométries du marc de pomme (finesse de ses fibres après broyage) permettent d’obtenir diverses textures. Le marc brut dévoile peaux et pépins et peut rappeler un cuir végétal alors que le marc broyé offre une texture plus uniforme, proche du liège ou du panneau de particules. Ce matériau biosourcé est biodégradable en fin de vie.

Le procédé développé par Gwilen exploite les propriétés intrinsèques des sédiments marins et permet de mouler cette matière 100% minérale à la forme voulue. Cette technique est inspirée par la diagenèse, qui est le processus naturel de transformation les sédiments en roche. Elle permet la valorisation d’une ressource inexploitée, les sédiments portuaires. Le procédé ne nécessite pas de cuisson à haute température, ce qui réduit considérablement la consommation d’énergie lors de la production, et donc l’énergie grise associée au matériau. Il génère en effet 4 à 5 fois moins d’émissions de CO2 que la production d’une terre cuite qui est elle-même déjà 3 fois moins émettrice que le béton. Cette matière à mi-chemin entre terre cuite et béton peut être employée pour des carreaux muraux, des plans de travail, des panneaux ornementaux, etc. La teinte naturelle du matériau est couleur beige sable et peut être teintée à façon avec des pigments naturels, minéraux ou métalliques. Les carreaux peuvent présenter des variations de couleurs et de textures, des « imperfections » qui retracent l’histoire du processus de fabrication. Cette matière biosourcée qui se patine avec le temps est disponible en finition brute, huilée ou cirée. Ce matériau est également disponible en version composite avec des éclats de coquillages sous le nom de Merrazzo.

Pour en savoir plus sur les innovations 100 % françaises, retrouvez le catalogue d'exposition dans la bibliothèque du site !